Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/143

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tragédie venait d’être épargnée à ces braves cœurs de colons.

Normanville, ayant salué ses amis et compagnons et beaucoup remercié, regarda de côté et d’autre avec inquiétude. « Où donc pouvait bien se trouver son petit ami Charlot ? Qu’est-ce qui l’avait empêché d’accourir au bruit du tambour ? »

Il appela Le Moyne.

« Où est l’enfant, où est mon aventureux Charlot ? » demanda-t-il à celui-ci, avec un peu d’inquiétude dans le regard.

Le Moyne se prit à rire. « M. de Normanville, retournez à votre chambre. Vous y verrez un beau spectacle ! Ah ! Ah ! Ah ! Ce Charlot est impayable »

Quelque peu mystifié, mais tout à fait rassuré, Normanville prit alors congé de M. de Maisonneuve. Le gouverneur de Montréal, affable comme lui seul savait l’être, exigea en souriant une promesse de lui. « Maintenant, mon cher Normanville, que vous voilà revenu sans trop d’encombre au milieu de nous, il faut obtenir de Charlot qu’il renonce à toute expédition d’ici à quelques mois. Il se refera la santé et l’humeur auprès de nous. Sa mine porte la trace de bien des misères ; elle accuse combien de mauvais traitements. Vous avez sa confiance, vous possédez son affection. Usez de votre influence pour empêcher cet enfant de courir à de nouvelles et périlleuses aventures.