Aller au contenu

Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

arquebuse qu’un troisième Iroquois avait tiré, espérant abattre Charlot et venger les siens.

Fou de douleur et de colère, Charlot tua cet agresseur qui se préparait à frapper de nouveau, puis vint s’agenouiller près de Fleur-de-Lis.

Un filet de sang coulait déjà, quoique lentement, de son côté. Sa pâleur était telle que Charlot la crut morte. Il se pencha, voulant s’assurer si son cœur battait ou ne battait plus.

Mais elle ouvrit à cet instant les yeux. Il y avait un mélancolique bonheur dans le fond de ses prunelles d’agonisante.

Charlot voulut parler, mais un rauque sanglot paralysa les mots dans sa gorge.

« Mon frère… veut-il… se pencher ? Je puis …à peine… parler », dit l’Algonquine.

Le jeune homme obéit.

« Je… suis… heureuse… dit la mourante. Je meurs pour mon frère. Je l’aime… plus que ma vie…

— Fleur-de-Lis, ne me quittez pas… Ô mon Dieu, mon Dieu… ayez pitié de nous !

— Mon frère… oui… Dieu a pitié… Je suis chrétienne… je vous reverrai Là-haut… Je vous aime… je vous…