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Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/20

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non plus. « La pêche avait été une vraie bénédiction tout l’été et tout l’automne. L’on a, à Québec, dûment pris, préparé, salé 40,000 anguilles. » Aux Trois-Rivières, nous avons été tout aussi heureux à la pêche, tu peux le croire. Et à la chasse, donc ! Et toi, toi, mon frère chéri, que t’advenait-il à ce sujet, là-bas, là-bas ! Je sais les bois d’Ossernon giboyeux, y fus-tu heureux, en ta qualité d’excellent tireur ? Hélas ! C’est cette habileté de ton bras et de ton œil à ne jamais manquer un but, qui est la cause, au fond, de ton éloignement, de tous les malheurs qui t’arrivent en ce moment.

Mme Jean Nicolet s’est remariée le 12 novembre dernier. Nous en sommes tous contents, ici, car c’est un bien brave colon, un Champenois, qu’elle a épousé. Tiens, ce Nicolas Macart dont tu m’as parlé avec éloge, un jour que tu revenais de Québec où il demeurait et demeure encore. Puisse-t-il mettre un peu de baume dans le cœur de sa femme, si triste, si triste, depuis la mort tragique de son premier mari. Elle l’adorait, celui-là, rappelle-toi, et cela depuis l’enfance.[1] Le grand-père Guillaume Couillard a tout tenté pour procurer cette seconde union à sa chère fille Marguerite, autrefois si gaie, si vivante. La petite Marguerite Nicolet était ravissante le jour des noces. Elle a dansé un moment avec Jean-Baptiste de Repentigny,

  1. Voir Les Aventures de Perrine et de Charlot.