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III

VENGEANCE !


L’hiver était venu. La température, au mois de février surtout, se montra assez rigoureuse au camp d’Ossernenon ; beaucoup moins, toutefois, que si l’on eût été à Québec ou aux Trois-Rivières. Charlot n’aurait certes pas eu à s’en plaindre, n’eût été un rhume de poitrine que ce froid constant n’entretenait que trop bien.

Il toussait durant des nuits entières. À Kinaetenon qui lui reprochait, le matin, de ne pas user des remèdes du médecin du camp, Charlot répliquait que les « sueries » terribles auxquelles voulait l’astreindre leur sorcier-médecin, lui faisaient plus horreur que tout. Mieux valait, cent fois, quelques insomnies… Le printemps d’ailleurs, assez hâtif en ces lieux, le remettrait complètement. Kinaetenon le verrait bien.

Celui-ci haussait les épaules, mais n’insistait pas plus.

Il partait seul, même, depuis quelque temps, pour la chasse à l’orignal. Il priait seulement Charlot au départ de veiller sur la tente, sur son contenu et de bien alimenter le feu au