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Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/7

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reprit de nouveau Kinaetenon. Le sauvage n’avait pas modifié son attitude. Il plongeait de plus en plus ses yeux tristes dans ceux de Charlot.

— Mais alors, où est-il ? Où est Feu ? » questionna Charlot. Une faible rougeur montait à son front. Oh ! une telle joie n’était pas possible, avoir, à l’instant même, des nouvelles de Perrine, de tous les siens tant aimés là-bas.

— Où est Feu. Kiné ? reprit Charlot, avec un peu d’impatience. Dis, dis vite.

— Mon frère ne s’était pas trompé tout à l’heure. C’était son bon chien qui aboyait tout prés d’ici… Il arrivait joyeux… » Kinaetenon baissa la tête.

— Ah !… Et puis,… Parle ! Mais parle donc ?

— Hé ! hé !  ! soupira Kiné, mon frère n’a-t-il pas entendu tout à l’heure un… un… un coup…

— Un coup de feu ! Ah ! mon Dieu… C’était Feu que l’on immolait… Je comprends tout. Tu as voulu le sauver, Kiné ? Tu t’es battu avec ton beau-frère à ce sujet… Oh ! misère de misère, murmura douloureusement Charlot, en se laissant glisser à terre et en cachant sa tête entre ses mains.

Il se releva bientôt : « Kiné, dit-il gravement, va chercher le corps de mon fidèle, ah ! si