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Page:Daveluy - La Lutte pour l'Empire de la mer.pdf/37

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II
LA BATAILLE DU 10 AOÛT

La surprise du 8 février avait plongé dans l’étonnement les milieux maritimes. On ne s’expliquait pas comment l’escadre russe avait pu se laisser ainsi surprendre d’une façon aussi… innocente. Sans doute la guerre n’était pas encore déclarée ; sans doute l’agression des Japonais constituait un acte inqualifiable ; mais enfin la situation était assez tendue, et depuis longtemps, pour justifier quelques mesures de précaution[1]. Ce qui est plus déconcertant, c’est qu’il semble que le chef de l’escadre russe crut avoir fait le nécessaire en envoyant quelques torpilleurs en surveillance ; il néglige les précautions les plus élémentaires, telles que de masquer les feux des phares et des bâtiments. Les signaux de reconnaissance paraissent d’ailleurs être inconnus dans la marine russe ; et c’est ce qui a permis aux torpilleurs japonais d’être confondus avec des contre-torpilleurs russes.

Cette singulière imprévoyance trouve une explication, à défaut de justification, dans le manque absolu de pré-

  1. Dans la journée même du 8, tous les sujets japonais avaient évacué Port-Arthur, ce qui ne pouvait laisser aucun doute sur la certitude d’une rupture.