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Page:Daveluy - La Lutte pour l'Empire de la mer.pdf/42

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être surveillée efficacement par l’escadre de l’amiral Kamimura. De plus, le départ des bâtiments russes de Port-Arthur ne dispensait pas les Japonais d’entretenir des forces navales dans le golfe du Petchili ; les raids des croiseurs russes avaient démontré le danger de faire naviguer les transports sans escorte et ce danger serait devenu bien plus sérieux lorsque toutes les forces navales des Russes se seraient trouvées réunies à Vladivostok. Ces diverses causes devaient affaiblir l’escadre japonaise chargée de paralyser les forces navales ennemies et pouvaient même lui enlever la supériorité. En un mot, au moment où les Russes se seraient trouvés concentrés, les Japonais auraient été obligés par le fait même de se diviser.

Enfin, il y avait une raison majeure qui faisait à l’escadre une nécessité de quitter Port-Arthur : on était bien obligé de prévoir la chute de la forteresse et, dans ce cas, toutes les solutions étaient préférables à celle qui mettrait la marine russe dans l’obligation de détruire elle-même ses bâtiments pour qu’ils ne fussent pas capturés par l’armée ennemie.

Le principe de la sortie était donc largement justifié ; toute la question se réduisait à en préparer minutieusement l’accomplissement et à l’exécuter dans des conditions assez favorables pour en assurer le succès.

Or, d’après les renseignements qui étaient parvenus au gouvernement russe, on avait des raisons de croire que le service actif auquel avait été soumis la flotte japonaise avait considérablement diminué la vitesse de ses bâtiments et que les cuirassés, en particulier, ne pouvaient plus filer plus de 13 nœuds. C’est sur cette donnée dont l’exactitude n’avait pas été suffisamment contrôlée que la sortie fut décidée à Pétersbourg.