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Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/14

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— Alors, vous attendez l’arrivée des navires ?

— Oui, car Charlot le désire. Mais lui-même, sûrement me rejoindra avec son fils. Il a hoché la tête quand je le lui ai proposé. Mais vous verrez, il se ravisera. Qui sait, fit Perrine, toute triste, en se dirigeant vers la porte de sortie, qui sait s’il n’avait pas escompté cette arrivée tardive pour vous permettre de mieux me convertir à ses projets.

— Allons, allons, courage Perrine. Après tout, vous n’êtes pas si malheureuse d’être appréciée par tant de nobles cœurs.


II. — L’ARRIVÉE DU DERNIER NAVIRE


Trois semaines s’étaient écoulées depuis cette entrevue de Perrine avec le Père Jérôme Lallemant. La jeune fille ne l’avait pas renouvelée. Elle semblait impénétrable, sauf l’étrange clarté du regard, où se lisait une sorte de tension farouche de la pensée. Mais pour le Père seul, qui avait revu plusieurs fois la jeune fille, dans ses visites chez les colons de Québec, toute cette agitation intérieure, tenue extérieurement bien en bride, prenait son véritable sens. À tous, la sollicitude de Perrine pour les enfants sans mère qu’étaient son neveu Pierre