Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/16

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son enfance, en complète familiarité avec elle ? Parfois, en quelque rêve doucement cruel, il revoyait Lise. Elle lui tendait les bras, l’adjoignait de le suivre. Ou bien, elle se tenait près de sa sœur, la suppliant de prendre bien soin des petits, car son bonheur là-haut avec Charlot ne serait complet que si les enfants demeuraient tout près du cœur profond et sûr de leur tante. Et il semblait à Charlot que les yeux de Lise se tournaient alors pleins de larmes vers un personnage qui marchait seul, pensif, la tête basse, dans un petit sentier, sur la lisière d’une forêt. À la prestance, à je ne sais quel mouvement familier de la main se crispant sur l’épée, Charlot reconnaissait bien son beau-frère, André.

Il se réveillait, baigné de sueurs ; et, en proie à l’insomnie, il passait le reste de la nuit à chercher par quel moyen il pourrait rapprocher ces deux êtres qu’il aimait, son beau-frère et sa sœur. Qu’il lui fût donné, au moins de ne pas mourir avant de les voir unis dans une grande affection dont ses enfants bien aimés n’auraient qu’à profiter. Un cercle familial les entourerait de nouveau de la protection nécessaire. Mais Perrine, quoique d’une douceur parfaite envers tous, et qui ne semblait vivre que pour son frère et ses enfants, gardait