Le lendemain du départ de Charlot, il y eut un peu de brouhaha dans la maison. Perrine se hâtait de faire les préparatifs nécessaires. Avec l’aide d’un ouvrier de Ville-Marie, elle aménagea un coin de la grande salle d’entrée, de façon à former une nouvelle chambre, assez spacieuse. Elle voulait s’y retirer dès l’arrivée de son malade et demeurer ainsi à portée de la voix. Il avait été entendu, entre Charlot et elle, que le capitaine de Senancourt serait installé dans la chambre de Charlot. Son frère avait ajouté en riant : « Je camperai, moi, tout près. Manie de soldat. Elle me plaît toujours. »
— Non, mon frère, lui avait répondu Perrine d’une voix ferme. Tu prendras ma chambre. Durant ton absence, je vais me préparer un coin dans la salle où nous nous réunissons. Je m’y logerai.
— Que ce coin soit confortable, sinon, tu n’y entreras point, je te le jure, ma sœur.
Perrine veillait donc à ne point décevoir son frère à ce sujet. La tâche lui fut d’ailleurs facilitée par Manette, qui conduisait et surveillait l’ouvrier, avec une constance sans merci.