Pierrot et Lise se précipitèrent à cet instant dans les bras de leur tante. Ils avaient entendu la dernière phrase de Perrine et savaient que leur père était blessé.
— Maman, maman, cria Lise en pleurant, viens… viens, avec moi… trouver mon… papa chéri.
— Et moi, j’irai aussi, fit Pierrot, qui était tout pâle et serrait les poings pour ne pas éclater en sanglots comme sa sœur.
M. Souart, très ému, se retira près de la fenêtre.
— Mes petits, dit Perrine avec sa douce autorité, non, vous n’allez pas venir avec moi. Tandis que je ramènerai votre papa, vous allez m’aider. Il faut que tout soit prêt, quand j’arriverai. Toi, Pierrot, tu vas aider à Manette à ranger la chambre de papa.
— Et moi, maman Perrine ? demanda la petite fille, en réprimant avec un courage étonnant ses pleurs et ses supplications.
— Toi, ma mignonne, tu vas t’asseoir dans la chambre de l’oncle André, et dès qu’il s’éveillera, tu appelleras Manette.
Tout en parlant, Perrine, aidée de la Normande, mettait une dentelle sur ses cheveux et une mante sombre sur ses épaules. Puis elle se retourna vers le Sulpicien. Cousin Souart, que ne suis-je déjà à l’hôpital ? Vous venez ?