Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/86

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— Perrine, demanda le jeune homme, vos dévotions sont terminées, n’est-ce pas ? Savez-vous, continua-t-il, de la même voix pleine de gaieté, inusitée chez lui, que je vais finir par m’attribuer ces mots d’un roi de France : « Mais ce n’est pas une femme que j’épouse, c’est une nonne. »

Perrine ne répondit pas. Elle avait peur de sa voix.

— Tante Péïne, cria soudain le petit Pierre, qui marchait de nouveau près d’elle, pourquoi tu as les yeux rouges ? Et pourquoi aussi tu regardes à terre ? Tu vas trouver quelque chose de beau, peut-être ? dis, dis ?

Embarrassée, sentant sur elle le regard profond du capitaine de Senancourt, Perrine ne répondit pas.

— Petit Pierre, dit André, sa voix était redevenue grave et s’exprimait lentement, on ne questionne pas ainsi les bonnes et belles tantes. Elles n’aiment pas cela du tout, du tout. Quand tu seras grand, tu sauras qu’il faut respecter, même si l’on n’en souffre, le secret de beaux yeux rougis… Il y a des larmes qu’on explique mal, d’ailleurs, finit un peu durement le capitaine.

— Alors, tante Péïne, tu as du chagrin. Je ne veux pas moi, cria l’enfant.

— Je vous en prie, André, murmura Perrine, hâtons un peu le pas… On dirait que la pluie vient.

— Oui, oui, approuva Pierre, une grosse goutte a tombé sur mon nez. Oh ! une autre…