Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/88

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— Non, Perrine. Que voulez-vous, je suis ainsi. Je ne suis dupe d’aucun détour, même des cœurs les meilleurs.

— Pardonnez-moi si j’insiste, mais votre méfiance est injuste. Pourquoi regretterais-je ce que j’ai moi-même voulu ?

— Tant mieux, pauvre petite, car il est trop tard pour…

— Ne finissez pas votre phrase, je vous en prie, André.

— Bien, Perrine, le silence vaut mieux, en effet. Mais… ne prenez donc pas cet air navré. Je vous assure que l’incident est clos… Quant à moi.

— Et vous êtes l’offensé, balbutia Perrine, d’un ton humble, un peu troublé.

Le jeune homme tressaillit. La fière jeune fille ne l’avait pas habitué à ces mouvements déférents.

— Je vous en prie, Perrine, commença-t-il…

— Vous me pardonnez, alors ? interrompit-elle. Elle tendit la main à son fiancé. Il la prit, la retint un moment entre les siennes, puis la laissa doucement retomber. Il sourit enfin.

— Allez vite changer vos vêtements, Perrine. Il ne manquerait plus que cela que la belle mariée d’après-demain monterait à l’autel tout enrhumée. À tout à l’heure, n’est-ce pas ? Madeleine Godefroy dîne avec nous tous ce soir et nous réserve une agréable surprise, paraît-il.