Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/102

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pour briser ou tourner une difficulté ; nous avons aussi développé chez toi l’observation, le sang-froid intellectuel, la sagesse ; tous ces avantages permettent de se tirer heureusement d’embarras chez les humains… Voici maintenant un sac de voyage… Qu’il t’accompagne partout. Tu y trouveras, chaque fois que tu l’ouvriras, le vêtement exact que tu dois revêtir… Approche, Jean, maintenant… Donnons-nous l’accolade suprême !… Bien… L’heure étant à la joie, va, va festoyer… Puis, Jean, sans larmes, stoïque, prépare-toi à quitter notre sombre mais hospitalière demeure. Dans trois jours, petit ami, tu vas t’endormir comme à l’ordinaire près de nous, mais tu te réveilleras bien loin, presque aux portes du palais de notre ami Grolo… Adieu… adieu ! « Agis dans la paix et la lumière », Jean. N’est-ce pas là ta devise ? Ne l’ai-je pas choisie pour toi ? »

Tout se passa, tel que le voulut la mignonne majesté. Un matin, Jean revit le soleil, les fleurs, l’azur, la forêt profonde, les lacs aux vagues mélodieuses… Il se sentit enveloppé de la douceur des brises parfumées… Mais, malgré son incomparable émoi, son cœur se gonfla d’abord de gratitude… Ah ! que les gnomes avaient su noblement dresser son cœur, orner son esprit, affermir sa vaillance !


CHAPITRE VIII

À LA COUR DU ROI GROLO


Quatre heures sonnaient au large cadran de l’hôtel de ville, situé en face des jardins du roi Grolo. Peu d’instants après, la grille en fer forgée qui séparait l’habitation du souverain de la place publique s’ouvrit toute grande. Quelques officiers à cheval, deux voitures sor-