Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/111

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La princesse Aube, à son tour, se pencha. « Comme vous êtes ému, père ! Qu’avez-vous ? »

Grolo redevint aussitôt maître de lui. « Rien, rien, dit-il. Je m’abusais, vois-tu, sur une ressemblance. Éloignons-nous, mon enfant. »

Avec un bref et dernier geste d’adieu, Grolo se détourna. Rapidement, il se dirigea vers la voiture. Le temps pressait.

Jean, immobile, suivait du regard, tout son cœur dans ses yeux, la douce et belle Aube. Sa fougue coutumière avait donc encouru le blâme de ce cœur resté bien tendre malgré la souffrance. Qu’il en était marri ! »

« Ne pouvons-nous pas vous dire merci, à notre tour, demanda près de lui la voix intimidée de Paule. Elle s’était lentement rapprochée de Jean, ainsi que son frère.

Ma chère petite, pourquoi ? répondit Jean en haussant les épaules, mais en se tournant néanmoins vers elle. Croyez, que tout autre, ayant un peu de courage et de force, en eût fait autant à ma place. Non, je me trompe, peu en auraient fait autant en présence de cette adorable petite princesse. Comme j’ai osé me montrer brutal devant elle !… Et pour rien ! Ce valet n’avait aucune vigueur. Je l’aurais terrassé en un instant.

– Non, seigneur, dit Paule avec ressentiment, vous avez bien agi, au contraire. La correction était méritée.

— Paule, Paule, reprit l’aveugle de sa voix harmonieuse, pourquoi te montres-tu autre que tu n’es ? Tu es tendre, toi aussi. Qui le