Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/126

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— Vous Colas et vous Simon, dit-il, vous en parlez à votre aise de tout cela. Êtes-vous comme moi la risée de tous les camarades, et depuis trois mois ?… il faut que je me venge, il le faut. Je rougirai jusqu’au sang la face de ce sot petit coq en satin et en dentelles, que vous avez appelé seigneur, ou… je disparais de cette ville. »

Un nouvel éclat de rire de Jean fusa près de lui. Cette fois, le serviteur repoussa sa chaise, et furieux vint se planter droit devant Jean.

— Hé ! l’ami, vous voudrez bien aller vous esclaffer ailleurs qu’ici, ou je vous… » Il leva son pistolet.

« Es-tu fou, Louis, protesta Colas, vouloir vider une querelle au lieu de ce bon vin, un pur rubis, ma foi ! Reviens, satané bilieux et paix !

— Oui, renchérit Simon, quand nous laisseras-tu nous divertir en paix, chicanier pigeon ? Si ça lui plaît à ce receveur d’impôt de s’amuser à ses chiffres graisseux.

— Receveur d’impôt, receveur d’impôt !… grommela le serviteur fustigé en se rasseyant auprès de ses amis. »

Puis il se tut, but un grand verre de vin et parut réfléchir.