Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cérémonie s’empara du trousseau de clefs qui s’y trouvait. Il le secoua, fit au-dessus de quelques clefs des poses magnétiques du plus comique effet, puis en détacha une au hasard. La chance le seconda. Il ouvrit facilement avec cette clef la porte du joli secrétaire. Une exclamation de Rochelure, qui le surveillait du coin de l’œil, l’arrêta soudain.

« Vous dites, maître ? interrogea Jean ».

— Veux-tu bien refermer ce meuble, tu m’embêtes à la fin, indiscret ! »

Jean tressaillit. Dans la voix de Rochelure, il démêlait je ne sais quelle surprise inquiète. « Ah ! ah ! pensa Jean, j’y suis. La lettre et la montre sont ici. Jouons serré. » Il se retourna en riant. « Vous faites erreur, mon beau seigneur, il n’y a rien qui vaille dans ce meuble. Voyez… Mais voyez donc !… Serait-ce cette vieille montre, vieille et plate, plate, plate… ah ! ah ! ah ! on dirait d’une galette de blé que faisait jadis ma bonne vieille mère… Nous n’étions pas riches, seigneur…

Puis, collant la montre sur son oreille. « Et elle ne marche pas ?… Est-ce qu’il y a longtemps, seigneur, dites ? » Rochelure haussa les épaules. « Elle marchait, hier. Elle en a pour huit jours seulement à se foutre du temps, m’a