Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/152

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ah ! voyez, — et Jean et Paule se penchèrent — votre frère !… il se promène junte au-dessous de mes fenêtre » ! S’il nous avait entendus !

— Je ne le crois pas… Hou ! hou ! Hou ! hou ! fit Paule. Marc, tu m’attends pour le déjeuner ?… J’y vais, j’y vais… Venez tous !… Ce sera délicieux, nous sommes au complet, ce matin.

L’aveugle acquiesça de la main sans lever la tête. Un observateur aurait vite deviné, par son visage légèrement contracté, que pas un mot de l’entretien de Paule et de Jean ne lui avait échappé.

Une heure plus tard, des adieux émus s’échangèrent. Marc, très pâle, presque aussi pâle que Jean, sous sa blessure, serrait à les rompre les mains de son jeune bienfaiteur. Paule caressait l’encolure du cheval et tendait à Jean les rênes qu’elle avait rassemblées. Elle s’exclama tout à coup.

« Quel bonheur, seigneur ! Vous avez retrouvé votre diamant. Ah ! que j’aime votre bague ! »

Jean eut un bref haut-le-corps, puis sourit. Allons, il entreprenait donc sans mortels dangers, sa course chez les bûcherons. Les gnomes l’en prévenaient. Ils avaient repris le saphir avertisseur.

Qu’elle parût longue à Jean la première forêt qu’il eût à traverser !… Sa bête ardente allait bon train, pourtant. Il dut prendre du repos. Ses forces s’épuisaient vite. Les coups de cravache du brutal Rochelure avaient fait de la bonne besogne ! Un peu plus, et Jean ne se serait jamais relevé. Les grands ormes du parc royal, l’auraient couvert éternellement de leur ombre chantante. Une deuxième forêt, quelques lacs, furent plus rapidement franchi, puis une autre forêt profonde,