Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/154

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il aurait sans doute quelque chance d’être reconnu ?

« Receveur maudit, dit un des bûcherons en souffletant Jean, tu n’es pas le plus fort, aujourd’hui. Ah ! nous te tenons enfin, oiseau de malheur ! »

Jean perdit patience. « Vous me tenez, dites-vous ? Vous le croyez ? »… Joignant le geste à la parole, il fit pirouetter l’un et mordre la poussière à l’autre. Le troisième se vit désarmer avec une prestesse inouïe. L’élève des gnomes n’avait pas appris en vain à terrasser avec adresse des ennemis, et cela sans verser une seule goutte de sang.

Mal lui on prit de montrer tant de valeur. Les bûcherons, humiliés, devinrent furieux. « À nous les amis, à nous », vociférèrent-ils. De partout, des hommes armés de massues surgirent. Jean se vit perdu.

« Mais enfin, leur cria-t-il, apprenez-moi…

— Tais-toi, bandit, tais-toi, » hurla en clameur la foule ! Les poings se levèrent.

« Non, » interrompit un vieux bûcheron que Jean regarda avec émotion. C’était le meilleur ami de son père. « Non, laissez-le parler. Nous sommes en nombre. Ne soyons pas des lâches… Que veux-tu nous dire, misérable, parle, poursuivit-il en s’adressant à Jean ?

— N’êtes-vous donc pas consentant, demanda dou-