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Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/214

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aussi, loin de vous ?… Mais vous avez raison. Remettons à plus tard, un long et confidentiel entretien. Vous ne savez pas, d’ailleurs, l’honneur qui va m’échoir dans quelques instants. Le roi m’appelle. La plus cordiale des audiences, paraît-il, attend votre Jean.

— Je sais cela, mon fils. Et même j’ajoute que si, en ce moment, nous sommes heureusement réunis, c’est par la volonté du roi.

— Que dites-vous là ?

— Je rapporte, c’est vrai, un peu rondement les choses. Écoute. Il y a trois jours, une colombe est venue voler autour de notre maison dans la forêt. Elle a pénétré chez nous, dès qu’elle en a trouvé la chance. Elle s’est perchée sur mon épaule. En la caressant, j’ai remarqué, liée à sa patte, une lettre ornée du sceau royal. Elle m’était adressée, figure-toi. Ordre m’était donné, de la part du roi, de me rendre immédiatement au palais. J’y verrais mon fils Jean. J’y apprendrais des choses merveilleuses concernant son avenir. Hier soir, au coucher du soleil, j’entrais ici. Sa Majesté me fit mander aussitôt, prévenue de mon arrivée. Je ne sais par qui. Peut-être par un billet du même gentil oiseau ?

— Certainement, dit Jean. La colombe des gnomes est coutumière de ces prévenances.

— La colombe de qui, Jean ?

— Laissez, Mère. Ce détail, si je vous l’expliquais, nous entraînerait trop loin. Poursuivez votre intéressant récit.

— Le roi m’accueillit avec beaucoup de grâce. Tout de suite, il fut question de toi, de ton héroïsme vis à-vis de la princesse. Puis il me révéla… un secret que je connaissais depuis longtemps. Il me dit… »

La pauvre femme s’interrompit avec un sanglot.