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Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/79

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porte, resplendissent de clarté, de blancheur, de grâce, couvert de son long manteau d’hermine et entouré de ses gardes, apparaissait le roi des gnomes.

Il étendit vers les fuyards son sceptre d’ivoire et de perles. « N’allez pas plus loin, misérables ! commanda-t-il.

— Viens, viens, chuchota impérieusement à l’oreille de Jean, son compagnon, le gnome. Dégaine, petit… Prouve que tu es en révolte contre les lois arbitraires de ce pays… C’est ta dernière chance. »

Mais Jean n’obéit pas. Il poussa un profond soupir, pencha la tête sur sa poitrine, se drapa dans son manteau et attendit.

Plusieurs des serviteurs du roi coururent à eux. Jean fut ligoté, désarmé, traîné dans la salle du trône. Il n’opposa aucune résistance. Le remords faisait déjà sentir son dard aigu dans son âme. « Une influence diabolique l’avait donc tenu jusque là ?… Qu’avait il fait, grand Dieu, qu’avait-il fait ? »

Son compagnon, au contraire, fit entendre des cris aigus et des jurements. On l’enchaîna. Il s’engloutit dans une cave qui s’entr’ouvrit sous ses pieds.

Le procès de Jean s’instruisit séance tenante. L’étrange procès !… On ignora totalement le coupable. Il demeura perdu, entre ses gardes, dans un coin de la salle.

Devant le roi, on amena, chargés de chaînes, sous lesquelles ils succombaient, les douze professeurs de Jean. Le bûcheron, en les voyant si ignominieusement traités, eut un cri