Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/101

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— Que d’encens ! s’exclama Jules. Tu nous étouffes avec cette fumée, Hélène ! Et puis, es-tu sincère ? ajouta le jeune homme, qui regardait avec un peu d’inquiétude ses deux sœurs, dressées en ce moment l’une contre l’autre.

— Alors, Blanchette, tu te mettras en travers de mes projets et de ceux de Jules ? demanda Hélène.

— Oui, car je demande que l’on soit sincère avant tout.

— Et tu le seras, toi, en trahissant ainsi les vœux des tiens ?

— Que veux-tu dire ?

— Ceci, mon bébé. Si tu aimes le beau Michel, très bien, ton jeu est honnête. Mais si tu ne l’aimes pas, qui voudra croire que c’est par pur désintéressement que tu te dresses ainsi contre nous ? On te prêtera toutes sortes de motifs plus ou moins agréables, ma petite. Tu seras bientôt plus à plaindre qu’à admirer…

— Et si… je l’aimais… ce jeune homme dont tu veux te jouer ?

— Ah ! ah ! ah ! Que ce sera amusant ! Les deux sœurs s’empresseront auprès du même prétendant. Car je n’abandonnerai pas la partie, ma petite, sache-le. Tu serais capable, vois-tu, de te sacrifier pour l’homme aimé. Tandis