Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/129

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— Je le voudrais, mais demain, sais-tu, je serai en route pour Montréal. Des affaires pressantes m’y appellent. Car, outre madame La Fontaine, d’autres m’ont écrit. Il y a urgence, Josephte, à ce que je parte demain, vraiment urgence.

— Et moi ? Y suis-je tenue aussi ?

Tu feras ce qui te plaira. Pourvu que tu me rejoignes à Montréal, dans une dizaine de jours… tout sera bien.

— J’adopte tout de suite ce dernier parti.

— Ah !

— Cela te contrarie ?

— Évidemment, j’aime à te sentir sans cesse près de moi. Mais je ferai le sacrifice de ta présence pour quelques jours, puisque tu le désires.

— J’y pense. Tu ouvriras seule, la maison de la rue Notre-Dame ? J’aurai des remords de ne pas t’apporter mon aide. Allons, je partirai avec toi.

— Je t’en prie, ne te mets pas martel en tête pour si peu.

— Je fais toujours mon début dans le monde, en novembre, n’est-ce pas ?

— Je le désire, Josephte.

— Cousine, je suis une ingrate, mais jamais préparatifs de fêtes ne m’auront causé si peu de plaisir.