Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/153

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se laissa tomber dans un fauteuil… Tout à coup, une porte à gauche, qui donnait sur la rue, s’ouvrit brusquement. La voix d’une bonne prononça : « Entrez, Monsieur. Je vais m’assurer du retour de M. Paulet. C’est étrange, je le croyais en voyage. »

Un peu confuse de se trouver mal à propos dans la pièce, Josephte se leva dans l’intention de se retirer. Elle jeta un rapide coup d’œil sur le visiteur, une connaissance peut-être… Elle étouffa un cri, porta la main à son cœur et s’écroula sur un siège, avec ce seul mot dit dans un souffle : Michel !

C’était Michel Authier, en effet, venu en sa qualité d’avocat auprès de M. Paulet. Il avait été invité à la réception, mais avait dû décliner l’honneur d’y apparaître faute d’une toilette appropriée. Puis, Michel craignait d’y rencontrer Josephte. Pour leur première rencontre, inévitable maintenant, car il était au courant à la fois de la maladie et du rétablissement de Josephte par Hélène Paulet, il avait vraiment rêvé d’un autre cadre. Cette entrevue émouvante, à laquelle assisterait sans doute Hélène et Jules, peut-être ce ravisseur du trésor qu’il aurait convoité lui-même, n’eût été le malheur des temps, il y songeait souvent, jamais sans un serrement de cœur. Qu’en résulterait-il ? À vrai dire, ce rendez-vous d’affaires, où on le convoquait à l’heure