Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/175

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Michel se secoua enfin. Il se remit à sa table de travail et s’efforça de ne penser qu’au droit parlementaire canadien… Mais quoi qu’il fît, l’image de Josephte reparaissait sans cesse devant lui ; elle semblait lui reprocher sa partialité pour Hélène Paulet. Elle demeurait vraiment victorieuse et maîtresse de la place. Michel se leva avec un geste d’impatience. Il reprit son fauteuil, il se mit à fumer. « Quelle incompréhension chez Josephte, pensait-il. »

Hélène Paulet l’amusait, oui, certes, mais ne lui plaisait que fort peu. Il lui préférait de beaucoup sa sœur Blanchette.

Et si son cœur n’était pas rempli du seul souvenir de Josephte, il se serait facilement attaché à cette enfant qui lui témoignait vraiment beaucoup de véritable et sincère sympathie. Qu’elle ressemblait à Josephte, certains soirs, alors qu’elle se glissait dans une ombre discrète. Allons, le psychologue qui déclarait qu’un homme demeurait presque toujours fidèle, durant sa vie, à un certain type de femme, pouvait bien avoir dit vrai.

Le droit parlementaire canadien eut vraiment à souffrir, ce soir-là, de toutes ces réflexions sentimentales de Michel. Il ne fut pas repris. Il ne put même obtenir le moindre petit regard d’intérêt.