Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/195

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— Tu n’es pas un peu folle ? Pardonne-moi d’être aussi franche.

— Pressentiment et folie sont donc synonymes ? Depuis quand ?

— Ma pauvre Blanchette, ton pressentiment a un autre nom, va.

— Tiens !

— Oui, tu es déçue parce que Michel Authier a repoussé toutes tes avances pour cette excursion. Pourtant, tu devrais te convaincre qu’il n’aime plus à sortir avec personne.

— Oh ! mes avances… Et les tiennes ?

— Ce ne sont pas des avances, quant à moi, que je me permets… Je m’impose, je l’enlève à sa solitude et il me suit bon gré mal gré.

— Combien de fois as-tu réussi à ce jeu ?

— De rares victoires me suffisent. Et puis, il faut que je ménage les petites colères de Josephte…

— Où prends-tu cela que Josephte soit aussi mécontente ? Quelle imagination !

— Pas du tout. Jules a pincé cela, comme moi.

— Jules n’a jamais pu souffrir notre bel Américain.

— En tout cas, l’autre soir, alors que nous revenions en voiture Michel Authier, Josephte,