Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/233

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Michel suivait de loin les péripéties de ces événements politiques. Son patron, Amable Berthelot entretenait une correspondance suivie avec lui, avec ce clerc dont il « regrettait chaque jour la compagnie » lui déclarait-il. Il n’envisageait pas d’un bon œil l’indécision de Michel au sujet de son retour au Canada. Il fallait qu’il revînt coûte que coûte, au contraire. Les admirateurs et les amis de Sir Louis-Hippolyte La Fontaine auraient à se grouper en nombre, afin d’être prêts à toutes les éventualités… Qui sait ce qui arriverait ? Michel ne pouvait se désintéresser de la cause que défendait le grand homme d’État canadien.

Et Michel répondait avec empressement à l’excellent Amable Berthelot. Il le tenait au courant de la marche de ses affaires. Selon toute apparence, il réglerait avant le temps fixé les épineuses questions juridiques qu’il avait en mains… Il pourrait réintégrer son bureau de Montréal dès les premiers jours d’avril… Et Michel s’informait de l’atmosphère de la ville, des petits événements quotidiens auxquels était mêlé son patron, et même de sa vie mondaine, avec de petites allusions, parfois à ses affaires de cœur. Ce n’était plus un secret pour personne que la jolie Hélène Bédard accepterait bientôt d’épouser Amable Berthelot. Ils étaient inséparables… En lisant les phrases agréables, un peu moqueuses, parfois de Michel, au sujet de son affection pour la fille du Juge Bédard, Maître Berthelot