— Je ne puis le croire.
— Rien n’est plus vrai.
— En mon absence ?
— Ce sont les circonstances qui ont dérangé l’ordre des choses. Jules sera ici demain. Il n’attend que ton retour pour apprendre ensuite la nouvelle à ses parents. D’ici là, Hélène et Blanchette, qui le savent aussi sont au secret, comme Jules et moi.
— Il n’y a personne d’autres, encore ? Je n’en serais pas surprise.
— Cousine, je t’en prie !
— Je n’en reviens pas. Quelles foudroyantes fiançailles !
— Ne fallait-il pas en finir, un jour ou l’autre, reprit la jeune fille, avec une sorte de lassitude indifférente. Je te l’ai dit et écrit. Jules me pressait beaucoup depuis quelque temps.
— Tout de même.
— Et puis, ne le sais-tu pas encore, rien ne se passe conventionnellement dans ma vie.
— Ne parle pas sur ce ton mélancolique. Dis-moi, au moins que tu es heureuse, petite.
— Je pourrais ne pas l’être ?
— Josephte !
— Cousine, une fiancée ne fait tout de même que fixer une certitude amoureuse.
— Regarde-moi, petite. Tes yeux fuient sans cesse les miens.
— Bien. Je te regarde.
— Pauvre enfant !