Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dant, — lui procurerait ce repos, cette paix, où il renouvellerait ses énergies.

Il entra. Sa femme accourut, un doigt sur les lèvres. Elle le prévint que le Dr Wolfred Nelson l’attendait, depuis une demi-heure, au moins. Il s’était installé dans la bibliothèque avec un compagnon, un tout jeune homme de fort bonne mine, un peu américain d’allures.

— Ah ! un jeune homme de bonne mine, Adèle ? Tant mieux. Car nous garderons ces visiteurs à dîner, n’est-ce pas ? Il est près de six heures. J’ai retardé. Pardonne-moi. Cette marche solitaire que j’ai désirée avant d’entrer et qui a vexé mes amis, m’offrant ou leur compagnie, ou leur voiture, m’a fait du bien. Mais, tu fronces les sourcils…

— Mon ami, le menu est modeste, ce soir… Une des bonnes est absente.

— Bah ! Nelson n’est plus à l’âge d’être exigeant. C’est vrai qu’il y a le jeune homme de bonne mine. Et La Fontaine, qui souriait toujours, rajusta sa cravate, essuya son lorgnon, tandis que sa femme, avec un petit balai soyeux, le débarrassait de la poussière de la route.

— Mon ami, tu dois être très fatigué comme