Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/54

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étaient les mêmes.

— Quelles sombres conjectures veux-tu encore me présenter, Hélène ? Tu as beau être ma sœur et me vouloir du bien, tu commences à m’ennuyer, je te le déclare franchement.

— Évidemment, tu te crois irrésistible auprès des femmes. Les précautions que je te conseille de prendre en faisant la cour à Josephte Précourt te semblent vaines, presque ridicules.

— À dire vrai, oui, ma sœur, et je te prierais de me laisser agir à ma guise sans plus t’en inquiéter.

— Tu ne connais pas Josephte aussi bien que je la connais.

— Peut-être !

— Tu n’as pas été habile, tout à l’heure, en riant de sa mine préoccupée. Elle a des raisons pour être ainsi.

— Tiens ! tiens !

— Combien t’ai-je répété de fois que Josephte Précourt n’avait jamais oublié un certain petit jeune homme pauvre, qui n’est pas de notre monde, c’est vrai, mais qui a gardé quand même une place dans un coin secret de son cœur. Elle ne me l’a pas dit, remarque bien. Les confidences de Josephte Précourt sont rares. Mais un jour, je l’ai surprise lisant, les larmes aux yeux, une lettre de ce monsieur…