distribuent des avis, une altercation s’engage entre Julien l’idiot et le Huron désigné pour conduire le canot d’Olivier Le Tardif.
Julien refuse malgré la pantomime expressive du sauvage de retirer ses souliers à clous avant de s’embarquer. Il maugrée entre ses dents et louche de façon terrible du côté du Huron. Celui-ci, les bras croisés, demeure impassible. La mauvaise humeur de Julien ne l’affecte pas. Mais il suffit que le matelot fasse un pas dans la direction du canot pour qu’aussitôt, il lui barre le passage. Les yeux de l’idiot roulent bientôt menaçants. Ah ! ça, reculera-t-il devant ce Peau-Rouge ? Non, il usera de violence s’il le faut. Et puis, les rires des enfants, tout près, joints au calme de ce sauvage commencent à lui échauffer le sang. Il tente un dernier effort, le poing subitement levé. Le Huron, plus vif que lui, le devance encore près du canot, et, sans broncher, attend le coup.
Alors Perrine intervient. Doucement, elle abaisse le bras de Julien. De sa voix chantante, la mignonne le réprimande.
Oh ! Julien, pourquoi t’emporter ainsi ? Tu es tout rouge, sais-tu ? C’est mal.
Ce moricaud-là, cette sale tête, cet emplumé, de quoi se mêle-t-il ? Qu’est-ce que mes souliers lui font, mademoiselle Perrine, voyons ? S’il n’en a pas, le païen, est-ce ma faute ?
Julien, toi qui es si bon, comment peux-tu parler ainsi ? Ce sauvage n’a pas l’air méchant du tout. Il ne te comprend pas et tu ne le