Certes !
Quelques ruines même. Probablement celles d’une ancienne bourgade huronne. On en voit les vestiges sur l’emplacement du fort.
Et fiez-vous à Nicolet ! Il assistait, aux côtés du sieur de la Violette à la fondation des Trois-Rivières, il y a deux ans.
Et cependant, à mon avis, le véritable fondateur des Trois-Rivières, c’est Jean Godefroy. Allons, pas de fausse modestie, mon ami, avouez, qu’un an avant cet événement, en 1633, vous étiez déjà installé sur votre terre, à quelques pas d’ici.
Je ne nie rien. Seulement, je me suis installé, moi, uniquement moi, tandis que la Violette a installé officiellement un poste. Il y a tout de même une différence.
Hum ! Discutable très discutable ce que vous dites là, Godefroy.
On se sépare sur ces mots. Marguerite Couillard s’attarde en arrière. Ses yeux s’emplissent de la douce vision : la maison où habite celui dont son cœur chante le nom. Sans cesse elle veut revoir cet intérieur très simple avec ses bahuts recouverts de cuir, ses chaises de bois, sa bibliothèque. Elle se souviendra du beau tableau de la Vierge fixé sur un pan du mur à droite, puis sur le pan de gauche des quatre images des saisons, d’une montre d’horloge garnie de ses rouages, d’une lunette à longue-vue…