Hubou de questionner un peu tout ce petit monde-là, un examen imprévu, quoi !
Nous parlerons du sacrement de Baptême, mes enfants. Le père vous a bien fait comprendre, n’est-ce pas, à sa dernière leçon, quelle grâce il nous apportait.
Après diverses questions, à droite, à gauche, auxquelles on répond assez bien, Marie Rollet appelle le petit nègre, qui la regarde, depuis quelques instants, avec crainte et effroi.
Voyons, petit, qu’as-tu à me regarder ainsi ? Réponds franchement ?… Ne veux-tu pas être chrétien et baptisé ? Tu serais comme l’un de nous ?
Comme l’un de vous !… Oh !…
Vous m’écorcherez, alors.
À ces paroles, les rires éclatent. L’enfant devient confus. Il va pleurer.
Que veux-tu dire, petit ? Parle sans crainte. Elle le presse contre elle. Elle relève sa tête, lui sourit avec bonté, afin de l’encourager.
C’est que… Madame Hubou, vous dites que par le baptême, je serai comme vous… Je suis noir, vous êtes blancs !… Il faudra donc m’ôter la peau pour devenir comme vous.
Les rires reprennent de plus belle. Marie Rollet les fait cesser et explique à l’enfant son erreur. Il comprend qu’il se trompe et finit par rire avec tous.