chemin, un capitaine sauvage récemment converti, mais dont le caractère enclin à la colère n’empêche qu’il n’ait des démêlés, même avec le doux M. Olivier, s’avance vers eux. Sa figure révèle de la confusion et du chagrin. On s’arrête.
Réponds-moi, je te prie, sais-tu bien l’Oraison que le fils de Dieu a faite et qu’on m’a enseignée ?
Je la sais bien en effet.
Ne la dis-tu pas, quelquefois ?
Je la dis tous les jours.
Ces mots ne sont-ils pas dans cette Oraison : « Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ? »
Olivier Le Tardif saisit vite le sens des paroles du sauvage. « De quelle finesse, songe-t-il, fait preuve ce barbare ! » Il se départit de sa froideur et s’approche en souriant du Huron. Lui donnant l’accolade, il l’assure qu’il lui pardonne de tout cœur la faute qu’il a commise à son égard. Le sauvage, tout joyeux, fait alors route avec eux. « Tout de suite s’écrie-t-il, je vais annoncer au père Le Jeune notre réconciliation. Cela me brûlait le cœur d’être fâché contre toi, » conclut-il. À Charlot qui le considère gravement le Huron donne un petit tomahawk.
Olivier Le Tardif s’attarde chez les jésuites. En l’attendant Julien et Charlot font une longue promenade. Un matelot que l’on rencontre, attire Julien à l’arrière de la propriété des pères. Il l’entretient de choses qu’il aime. Char-