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Page:Daveluy - Les aventures de Perrine et de Charlot, 1923.djvu/31

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Les aventures de Perrine et de Charlot

Charlot. Tu te souviens du beau pays dont a parlé le récollet, hier ?

charlot

Pas beaucoup, Perrine. Mais si tu sais, toi, je prendrai ta main, et nous marcherons aussi longtemps qu’il le faudra.

perrine

Sans jamais dire où nous allons, frérot ? Écoute, il faut que tu me promettes de ne jamais ouvrir la bouche là-dessus. Tu m’entends, tu n’en parleras à personne.

charlot

Pas même à M. le curé ?

perrine

Cela ne sera pas nécessaire. Nous partons dans une heure. Va jouer, maintenant, Charlot. Je vais préparer nos paniers. Il y en aura deux. Dans l’un seront nos vêtements. Dans l’autre des provisions.

charlot

J’en porterai un, petite soeur. Mes bras sont forts.

perrine

Très bien.

Charlot s’éloigne. Il est pensif. Mais bah ! Perrine est grande. Et raisonnable donc ! Il la suivra. Il sera muet… comme le sourd-muet du village, pour lui faire plaisir. Il ne faut pas d’ailleurs contrarier Perrine, lorsqu’elle ne veut pas quelque chose. Oh ! non. Cela il le sait bien. Et elle ne veut pas aller chez la méchante tante. Elle ne veut pas, certes,… ni lui non plus. Il rit tout à coup, et se laisse glisser dans le sable chaud et doré.