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Les aventures de Perrine et de Charlot

le conducteur

Où allez-vous comme cela, mes bons petits ?

perrine

À Dieppe.

le conducteur, surpris.

Pas à pied, sûrement ?

perrine, souriant.

Oh ! nous espérions vous rencontrer.

le conducteur, clignant de l’œil.

Vraiment ? Et alors… ?

perrine

Et alors, que vous nous feriez monter près de vous.

(Elle fait une révérence.)
le conducteur

Bravo, ma colombe. Tu as raison, va, de compter sur le vieil Ephrem. Allons, montez enfants. Et vite, houp ! On s’impatiente là-dedans, je suis sûr.

En effet. Une tête longue, pâle, grimaçante, aux cheveux graisseux s’encadre dans l’une des fenêtres. « Que diable faites-vous ici, l’ami ? » Apercevant les enfants. « Comment pour ces morveux, vous… » Une secousse terrible l’interrompt. Le conducteur, d’un vigoureux coup de fouet, met ses chevaux au galop. Et alors, la tête du vieux monsieur grognon, les sveltes petits corps des mioches, tout cela s’engouffre à la fois dans la voiture. Le vieil Ephrem rit. Le bon tour ! Ah ! Ah !…

Dans l’intérieur du véhicule il y a de la confusion. Perrine et Charlot sont rejetés sur une grosse dame mûre, aux yeux droits, très durs. Elle presse contre son cœur un caniche roux qui