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Les aventures de Perrine et de Charlot

fié l’autre jour. Dans trois semaines, le vieil Ephrem passera près des beaux jardins de la tante Claudine. Vous lui sourirez.

Dans trois semaines ! Perrine soupire. Elle sera loin d’ici. Car sa décision n’a pas varié, et les événements la servent… Elle court tout de suite à la recherche du navire.

Il est deux heures lorsque les petits, les yeux rougis, s’engagent dans les rues de Dieppe. De tous les côtés, on aperçoit le port. Perrine entre dans un magasin et achète des provisions. À une fontaine publique, elle remplit d’eau les bouteilles placées dans son panier. Puis elle va toujours plus loin, faisant admirer à Charlot des tours anciennes, le Château de Jean Ango, la belle église Saint-Jacques. L’on y entre prier un instant.

Au détour d’une rue, des éclats de voix parviennent jusqu’à eux. Ils avancent. Tout à coup les enfants se rejettent en arrière et Perrine souffle à l’oreille de Charlot : « Regarde la vilaine tante Claudine, c’est elle que tu aperçois dans ce grand parc. »

Une belle villa vient en effet d’apparaître, et, dans une des allées du jardin, une vieille dame richement vêtue lève sa canne au-dessus de la tête d’un gosse tremblant. Un jardinier s’approche à la hâte. Il intercède.

le jardinier

Madame Le Jeal, je vous en prie, livrez-moi le coupable. Il ne volera plus vos pommes, je vous en réponds.

madame le jeal, méfiante.

Saurez-vous le fustiger ?… Le petit misérable !… C’est à moi qu’il devrait avoir affaire.

le jardinier

Comptez sur moi, Madame.