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Page:Daveluy - Les aventures de Perrine et de Charlot, 1923.djvu/61

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Les aventures de Perrine et de Charlot

pris son poste dès qu’il a vu disparaître le capitaine. Assis au pied du lit, il regarde Charlot avec un mélange de chagrin, de plaisir et d’affection. Le pauvre infirme se sent étrangement attiré vers ce petit être doux, fragile, qui lui sourit de si bon cœur. Confusément, il sent que c’était mal ce silence qu’il a gardé à l’heure de l’embarquement des mioches. De temps à autre, il lève les yeux sur Perrine. La physionomie intelligente de la petite fille le rassérène. Il reprend confiance. Et Perrine, à maintes reprises, semble deviner les pensées de l’idiot. Elle fixe sur lui son regard encourageant.

Le père Jogues en voyant Mmes Le Gardeur et de Repentigny pénétrer dans la cale, ne peut retenir une exclamation de joie. Il s’empresse au devant d’elles.

le père jogues

Soyez bénies, Mesdames, pour votre charitable visite.

Mme de repentigny

Nous ne vous dérangeons pas, mon père ?

le père jogues

Loin de là. Je suis heureux de remettre ces chers enfants entre vos mains maternelles.

Mme de repentigny, désignant Catherine de Cordé.

Notre bonne aïeule a désiré en prendre soin elle-même. Nous avons dû céder à ses instances.

Perrine a saisi ces derniers mots. Elle s’approche de Catherine de Cordé. Sa gentille figure, si expressive, est toute tendue de gratitude et d’émotion. Elle se penche. Elle baise avec respect les mains de la vieille dame.

Catherine de Cordé caresse les boucles blondes de la petite fille, puis soudain, rejetant un peu