Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sur son cœur, et les yeux levés vers la madone, avait murmuré : « Vierge bénie, ne permettez pas que je subisse une pareille douleur ». Puis, la croyante avait réagi, et dans un souffle, face à face au crucifix : « Que votre volonté soit faite, ô mon Dieu, non la mienne ».

Un peu avant le repas du soir, André de Senancourt frappait chez sa sœur. Tout de suite, il lui apprenait la nouvelle que Charlot, le premier, avait fait deux prisonniers deux Onneyouts, qui séjournaient dans les bois de Ville-Marie. Puis lui-même, aidé des soldats, en avait fait plusieurs autres. Tous ces Iroquois étaient en ce moment dans les cachots de Fort. M. de Maisonneuve les interrogera demain. Malheureusement ce n’était que les compagnons des assassins.

— Charlot n’est pas revenu avec toi, André, dit Lise. Pourquoi ?

— Voici. M. de Maisonneuve vient de le charger de deux missions de confiance, une pour les Trois-Rivières et l’autre pour Québec. Les colons de ces postes doivent être mis sur leurs gardes, n’est-ce pas ? Ton mari, étant un canotier hors pair, est en train de s’embarquer avec quatre solides Hurons. Il m’a prié de venir ici et souhaite t’embrasser avant son départ. Peux-tu te rendre sur la grève, en ma compagnie ?