Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/164

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des yeux curieux sur ce fort d’Onnontagué dont on avait beaucoup devisé à Ville-Marie, déconcertés par cet établissement en pays ennemi, consenti par le faible gouverneur Jean de Lauzon, et dont on voyait d’avance les dangers, l’impossibilité quant à la durée et la futilité quant aux résultats. « Tout de même », pensa Charlot en regardant le front ouvert, souriant et sans la moindre appréhension du capitaine Dupuis, qui continuait à causer en marchant, « tout de même, que de bravoure chez les nôtres, quelle fière insouciance en face d’une mort certaine, et au milieu d’atroces supplices !

— Vous avez bien choisi le site du fort, Capitaine, remarque Charlot. Cette colline presque sur les bords du lac vous place en un endroit idéal pour observer les alentours.

— En ce moment, reprit un peu plus bas l’officier, ces alentours ne recèlent que des dangers.

— Ah ! fit Charlot. Vous savez ce qui en est ? Vous êtes au courant ? De tout ?

— Oui, Le Jeal.

— Un Iroquois chrétien vous a donc tout appris dernièrement ? Dites, dites ?

— En effet.