Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/17

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diat en France. Il était donc parti en novembre 1653, sur le vaisseau du capitaine Pointel, en la compagnie du Père Joseph du Perron, un jésuite que le jeune homme aimait, et qui, à ce titre, pouvait avoir de l’influence sur lui.

Quatre ans s’étaient écoulés depuis ce départ. Chaque navire, au printemps, apportait une lettre de l’absent. Il se dévorait d’ennui là-bas, en cette belle France, où l’on accueillait pourtant avec honneur le jeune soldat canadien, aux beaux récits d’aventures « vécues », disait-on. Mais Charlot éprouvait trop fortement la nostalgie de sa forêt canadienne ; il enviait, à en crier parfois, ses compagnons d’armes des Trois-Rivières, libres de courir sus à ces Iroquois abhorrés ; et tout cela l’obsédait toujours de quelle façon brûlante, insupportable. Il y avait aussi le souvenir de Perrine qui mouillait ses yeux. Que ne l’avait-elle suivi en France ? Mais elle décidait la sage petite sœur de rester auprès de Madame Le Gardeur, d’entourer sa vieillesse des plus tendres soins. Et cela, certes, malgré les protestations de l’aïeule, qui avait prié que l’on ne songeât pas à elle dans les décisions à prendre pour le bien-être des orphelins qu’elle chérissait. Et Perrine, comme toujours, l’avait emporté en toute la conduite à suivre. Quelle