Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/202

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Elle admire cette sereine et claire intelligence ; elle trouve un appui en l’âme compatissante du Jésuite qui la visite deux fois par jour depuis qu’elle est tombée malade.

Perrine causait depuis à peine cinq minutes avec le Père Lalemant lorsqu’un cri poussé par Charlot les fit se diriger aussitôt vers la chambre de la malade. Perrine y entra la première. Elle courut à Charlot. Fou de douleur, celui-ci étreignait la forme inanimée de Lise. Du sommeil qui l’avait prise si doucement tout à l’heure, elle était passée à cet autre grand sommeil dont on ne se réveille plus. La mort était venue saisir la jeune femme alors qu’elle souriait encore, avec quelle tendresse d’éternité toute proche, à Charlot, son mari bien-aimé, revenu pour l’adieu suprême, que son cœur avait désespéré de ne pouvoir faire.

Le Père Jérôme examina la jeune morte ; puis, il s’agenouilla près d’elle quelques instants. Perrine l’imita, la main dans la main de son frère, de Charlot dont la forme prostrée ne bougeait plus près du lit.

Puis, le Père, se relevant, s’approcha de Charlot, mit doucement la main sur sa tête et dit à mi-voix : « Mon enfant, un chrétien ne s’abandonne pas ainsi à la douleur. Courage ! La jeune femme que vous aimiez est maintenant près de Dieu… Soyez aussi généreux qu’elle… Faites le même sacrifice qu’elle s’est imposé… Vous avez des devoirs sacrés à remplir… à remplir seul maintenant… Allez pleurer près de votre