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Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/48

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— Encore une fois, Marie-Madeleine, reprit Perrine, si tu savais comme tout cela me laisse indifférente, en ces jours de deuil. Puis, je n’ai pas échangé beaucoup plus de paroles que toi avec M. de Senancourt. Pourquoi d’ailleurs ? C’est un étranger pour moi. Je le crois bon, car sa sœur Lise l’aime et l’admire profondément. Mais… je ne sais pourquoi, je partage ton effroi à son égard… Je le préfère un peu à distance… Allons, ajouta la jeune fille confuse, je ne devrais pas parler ainsi, car…

Perrine n’acheva pas. André de Senancourt entrait au salon sur les pas d’un domestique qui apportait les lampes. Peu après Lise entra, le bébé dans les bras.

À l’entrée du jeune homme, Perrine avait éprouvé un véritable malaise. Le frère de Lise devait, certes, avoir entendu ses dernières réflexions. Elle avait eu tort, contre ses habitudes, de penser tout haut d’outrepasser la mesure en parlant des sentiments hostiles qu’elle éprouvait envers le jeune homme. Oh ! près de cette Marie-Madeleine, aux manières spontanées, sans beaucoup de nuance, un peu brusque, qui jugeait vite choses et gens, elle avait été entraînée un peu loin… Elle le regrettait.