Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/55

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que trop bien. « Tu t’abuses, mon pauvre Charlot. Pour ta sœur, je ne suis qu’un étranger ». Puis, il me parla tout de suite de Lise.

— Charlot, dit soudain Perrine, j’ai peur de n’être pas très sage, en allant demeurer chez toi. Vois, déjà, ton beau-frère accepte mal ma présence.

— Ou toi la sienne, peut-être ? riposta Charlot en haussant les épaules. Il ne croyait pas si bien dire, tout en ne voulant que plaisanter. Non, tout cela va se tasser, ma petite sœur. Je ne veux faire, vois-tu, ni le sacrifice de ta présence continuelle, chez moi, ni de celle, occasionnelle, d’André, mon beau-frère. Il habitera au corps de garde, au Fort, ne le sais-tu pas ?

— Lise paraît le regretter beaucoup.

— Tout de même lorsque je lui ai demandé qui de vous deux demeurerait avec nous de façon permanente, sans hésiter, elle a murmuré ton nom.

— Elle t’aime tant. Tous les sacrifices lui paraissent possibles.

— Elle t’aimera beaucoup aussi dès qu’elle connaîtra ta valeur… Allons, n’en parlons plus, Perrine. Jamais, tu entends, jamais, je n’accepterai de te voir vivre loin de moi, désormais. À moins que tu…

— Que vas-tu insinuer là, mon frère ? demanda Perrine en rougissant un peu.