Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/8

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m’excusez, continua-t-elle, en se levant, je vais envoyer cette dernière domestique pour en ramener quelques autres. Nous sommes isolées, ici. Elle portera aussi un message au capitaine. Tu sais son nom, Perrine ?

— Le capitaine Tadourneau, madame.

— À tantôt, alors, chère mère. Perrine, nous reprendrons la conversation ce soir, tu as certainement du nouveau à nous apprendre ».

Madame de Repentigny sortit avec un peu plus de vivacité qu’à l’ordinaire. Mais aussi un navire de France abordait encore à Québec. Quel émoi chaque fois pour tous ces colons, sans nouvelles de la mère patrie durant des mois et des mois !

— Perrine, dit l’aïeule, dès que la porte fut refermée, vois, tes mains tremblent… Tu m’effraies. Parle, raconte-moi tout de suite ce qui t’affecte.

— Ce sont des choses heureuses, chère Madame, ne vous alarmez pas. Mais… je ne dirai rien que vous n’ayez pris le cordial que je vais vous préparer.

— Petit tyran ! Fais vite alors.

Perrine se mit à rire doucement tout en mélangeant le médicament prescrit.

— Voici, madame. Buvez lentement… Bien.

— Et maintenant, tiens ta promesse, mon enfant.