Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

me dire ce que signifie la réserve ridicule qu’il observe vis-à-vis de nous ?

— Pas vis-à-vis de nous, Charlot, mais vis-à-vis de Perrine, répondit Lise en soupirant.

— Comment ? Mais quelle raison en aurait-il ? Tu t’imagines cela Lise.

— Vois-tu, Charlot, vous les hommes, ne vous rendez pas tout de suite compte des nuances… qui existent en les sentiments de ceux que vous aimez… Voyons, tu admettras qu’André, mon frère, que Perrine, ta sœur, étrangers jusqu’ici l’un à l’autre, sont jetés par les circonstances constamment en face l’un de l’autre, que cela leur plaise ou non. Par amitié pour nous, ils s’efforcent de faire bonne contenance, mais parfois, ils sont aux abois, ne savent que dire ou que taire, que faire ou s’abstenir de faire. Que résultera-t-il de cette situation, difficile pour eux, il n’y a pas à dire, je me le demande.

— Bah ! comme de toutes les situations compliquées où les acteurs principaux sont un beau garçon et une jolie fille, par un mariage. Marions-les, Lise, s’exclama Charlot qui s’amusait des explications données par sa femme.

— Je le voudrais de tout cœur, Charlot, mais il y aura une longue route à parcourir avant d’en arriver là. La sympathie n’a pas éclaté spontanément entre eux. Alors…

— André aime si peu les femmes.

— Il a souffert. Cela l’excuse.