Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/91

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çonnais pas le moins du monde. Toi, Perrine ?

— Comment veux-tu que j’en sache plus long que toi, Lise, fit Perrine en rougissant.

— En tout cas, fit la jeune femme, ils ont raison de mettre tous deux un peu de sentiment en leur vie. À Montréal on ne parle que d’être brave, héroïque, trop rarement d’être amoureux.

— Comment, comment, demanda Charlot ? Et moi, Lise ? Ne suis-je pas un modèle dans l’un comme dans l’autre cas ?

On frappa à cet instant à la porte. André de Senancourt, que les paroles de sa sœur ne mettaient pas très à l’aise, courut ouvrir. Un Huron entra, mais en apercevant les deux jeunes femmes, il parut interdit, salua gauchement et voulut ressortir sans ouvrir la bouche. Charlot fit signe à André et tous trois sortirent de la chambre.

— Eh bien ? fit Charlot au Huron, une fois dans le corridor.

— Trente Onneyouts (Iroquois)… dans les environs… dit le sauvage.

— Grand bien leur en fasse, l’ami ! dit Charlot. C’est pour cela que tu nous déranges ?

— Non. Prépare mauvais coup. Français être prudents.

— Qui te fait croire à d’aussi noirs desseins ? La paix règne en ce moment entre nos ennemis