Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/105

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Sois patient avec ceux qui ne pensent pas comme toi… Ne juge pas, ne condamne pas les autres sans les avoir entendus.

— Sans doute, vous pensez à Mathilde en disant ceci ? demanda Olivier, qui tressaillait un peu les yeux au loin.

— Oui, mon enfant. Et tu vois que j’ai confiance en ce noble cœur de jeune fille.

— Chère, chère grand’mère, quel trésor vous êtes !… Je me sens un peu angoissé, c’est vrai, et j’ai hâte de me rendre compte de la gravité réelle ou imaginée de la situation dont on m’a parlé.

— Tu mettras, n’est-ce pas, un frein à la promptitude de son esprit, quelles que soient les circonstances. Tu réfléchiras, mon grand… L’amour de Mathilde, j’y tiens pour toi… Ce sera ta sauvegarde, le refuge de ton cœur quand je ne serai plus là…

— Voulez-vous bien vous taire… Vous serez toujours là…

— Mais invisible bientôt… Ne me regarde pas ainsi les yeux pleins de reproches… Bonsoir, mon enfant. Ne t’attarde pas trop, je te le répète.

— Bonsoir, bonsoir, grand’mère chérie.

Quel brouhaha, vers quatre heures le lendemain matin. On s’empressait autour des voyageurs. Un repas hâtif eut lieu au milieu de mots et de recommandations jetés pêle-mêle. Josephte n’avait d’yeux que pour son frère. Elle