Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/115

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— Oh ! Oh ! Madame Précourt, votre aïeule, est poète à ses heures… En tout cas, mon ami, revenez me voir. Je trouverai quelques instants pour causer avec vous. J’essaierai de mettre un peu de calme dans votre âme volcanique…

Et le bon M. La Fontaine se mit à rire en tendant de nouveau la main. Le maître distingué que tous les Canadiens français aimaient et respectaient hocha avec tristesse la tête en voyant disparaître ce beau jeune homme décidé dont les événements feraient sans doute une victime.

Olivier Précourt, au sortir de cette entrevue, hâta le pas. Une visite d’affaire urgente lui restait à rendre avant le dîner qu’il prendrait en compagnie du Dr Duvert et d’un ami commun, le Dr Henri Gauvin. Il traversa la rue Craig, prit le chemin de Près-de-Ville, à dessein de rejoindre au plus tôt la côte du Beaver Hall, où habitait le marchand de grains qui l’attendait.

Il allait tête basse, tout à la pensée de la prudence que venait de lui prêcher, sans le convaincre, l’homme d’État qu’il admirait. Il se disait que M. Papineau incarnait davantage à l’heure actuelle, l’âme soulevée d’indignation de sa race. Il avait hâte de se trouver en la