Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

heures sonnaient lorsqu’il pénétra chez les Octave Perrault, rue Notre-Dame, à quelques pas de la rue Bon-Secours. L’on était en train de danser un quadrille. L’animation joyeuse des couples faisait plaisir à voir. Dès son entrée, Olivier Précourt aperçut le maître de la maison qui causait, tout près de l’entrée, avec un ami. Il fut reçu avec une politesse un peu contrainte par M. Perrault. Mais le compagnon de celui-ci fut enchanté, lui, de retrouver le fils d’un compagnon d’enfance. Il invita le jeune homme à s’asseoir près de lui. Il s’informa de ses faits et gestes.

Olivier Précourt, tout en répondant avec bonne grâce, examinait les danseurs et les danseuses. Il reconnut vite sa sœur, puis les Debartzch. Toutes dansaient avec des officiers de Sa Majesté, dont les uniformes barraient de raies sanglantes le salon gris des Perrault. Tout à coup, il aperçut Mathilde, assise sur un divan, presque au fond du salon. Sa robe de mousseline bleue idéalisait son teint, ses cheveux, ses yeux. Sa tête, en ce moment, était tournée vers un élégant capitaine, qui lui parlait avec une sorte de ferveur contenue. Et dans ce capitaine, Olivier reconnut le cavalier du matin. Son cœur se serra. Puis, voici qu’à cet instant, le père de la blonde Mathilde s’exprimait avec orgueil sur la dernière conquête de sa jeune fille.